Apprendre un texte (Mais qu'allait-il faire dans cette galère ?)

A moins qu’on ne fasse de l’improvisation, l’apprentissage du texte est un passage obligé du théâtre. Suivant les metteurs en scène ce moment arrive plus ou moins tard dans les répétitions. Il faut dire que savoir son texte apporte de la liberté au plateau. Sans texte en main, vous pouvez vraiment commencer à jouer, à travailler le personnage, les situations.

Et puis, quand on connaît sa partition, que progressivement, sans plus y penser, ce ne sont pas nos mots qui sortent de notre bouche, mais ceux d”un autre, ça a quelque chose de fascinant. C”est un voyage dans l’univers d’un auteur. Et c’est impressionnant de se rendre compte à quel point les mots structurent et aident à la naissance du personnage.

Pourtant, je vais être honnête : c’est ce que je déteste le plus (pas très encourageant de commencer ainsi !). Apprendre un texte me demande beaucoup de temps et d”énergie. Je trouve ça difficile. Il faut dire que nous ne sommes pas tous égaux par rapport à l’apprentissage par coeur.

J’ai fait à une époque pas mal de recherches pour découvrir s’il n’y avait pas de solutions miracles ou de formules magiques. Comme par exemple enregistrer son texte et s’endormir avec (ça n’a pas marché pour moi). Ou l’écouter sous état hypnotique ou de relaxation profonde.

Apparemment un moyen qui marcherait bien serait l’association du texte avec un lieu, une maison et ses différentes pièces par exemple. C’est comme ça que certaines personnes arrivent à apprendre l’ordre des cartes d’un jeu de 52 cartes ou plusieurs centaines de décimales du nombre Pi. Ceci dit c’est une méthode qui marche bien pour les chiffres, moins évidente pour du texte, et qui demande quand même pas mal de préparation. Si ça vous intéresse vous pouvez écouter cette émission du podcast Relife (à partir de 24').

Ce qui est vraiment efficace pour des personnes au cerveau lent comme moi c’est un travail d’endurance, sur la durée. Répartir l”apprentissage du texte sur une période assez longue et diviser le texte en petits morceaux à apprendre quotidiennement. Et tous les jours vous en apprenez une partie, quelques répliques, supplémentaires.

L’idéal est de relire la totalité de ce que vous avez déjà appris juste avant de vous endormir.

C’est comme une habitude à prendre pendant quelques semaines. Si possible effectuez ce temps de travail sur le texte toujours au même moment dans la journée, n’hésitez pas à vous octroyer une petite récompense à l’issue de ce travail (un bon café, une sucrerie…), parlez-en autour de vous (rien de tel qu’un engagement public pour se motiver) et puis félicitez-vous !

Vous pouvez aussi mettre à contribution les outils modernes et votre entourage pour renforcer l’apprentissage. Enregistrez tout le texte dans un smartphone avec un petit blanc avant chacune de vos réplique. Comme ça, vous profitez de vos déplacements ou d’une séance de sport pour revoir le texte (moi, ça marche bien ça, notamment en marchant dans la nature). Et puis de temps en temps autour de vous une bonne âme peut vous faire réciter votre texte, en donnant les autres répliques (une italienne). Cependant, évitez de mettre toute intonation. Récitez de façon neutre, le plus vite possible. On est uniquement dans un travail de mémoire ; pas de jeu.

Dès que vous commencez à savoir du texte, lancez-vous ! Profitez des répétitions pour travailler sans texte en main. N’ayez pas crainte de vous tromper et d’être repris. Cela fait partie du processus d’apprentissage. Et puis, avec le jeu, d’autres parties du cerveau vont être sollicitées : mémoire affective (les émotions jouées), mémoire spatiale, kinesthésique. Et vous allez voir qu’ainsi votre texte va définitivement s’ancrer et pour longtemps dans votre tête !

(et puis apprendre un texte entraîne la mémoire et retarde Alzeihmer paraît-il !)

Et vous, avez-vous des difficultés à apprendre ? Peut-être avez-vous d’autres méthdes ou des trucs pour apprendre ? (partagez-les dans les commentaires, que nous puissions tous en bénéficier)